Dans cet épisode passionnant je reçois Faustine Duriez, une entrepreneure brillante et visionnaire, qui a osé faire le grand saut et créer son entreprise dans un univers complexe, celui des grands groupes corporate, à seulement 26 ans.
Faustine est une spécialiste des « soft skills » et de la reconnaissance en entreprise. Elle aide les entreprises à valoriser ce sujet via son entreprise Cocoworker, un nom qui vient de l’alliance des valeurs de collaboration, convivialité, confiance, entre collègues (coworkers).
Dans cet épisode, nous allons parler des soft skills et de ce qu’on peut faire quand on est dirigeant.e pour motiver (ou ne pas démotiver!) ses collaborateurs. Un « must-listen » (je ne sais pas si cette expression existe 🤓) pour tous les managers ou entrepreneur.e.s qui veulent faire de leur leadership un levier de performance et de rétention, ou les salarié.e.s qui ont envie d’être plus alignés avec leur mission!
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Pour voir notre interview en vidéo, ça se passe sur notre chaîne Youtube ou par ici :
De corporate hackeuse à entrepreneure
Faustine se considère comme une corporate hacker, qui est passée d’intrapreneure à entrepreneure. Consultante en conduite du changement chez Axa Banque, elle a perçu à l’époque toute la démotivation et la résistance au changement que pouvait créer l’entreprise malgré elle, par exemple avec le système de reconnaissance des salariés en décalage avec les discours de changement interne, qui ne valorisait pas la dimension humaine et collective du travail, qui se faisait de manière trop ponctuelle et verticale.
D'ailleurs, vous êtes nombreux dans cette communauté à critiquer l’évaluation annuelle, très verticale, qui valorise peu la coopération ou l’exemplarité. Si ce sujet vous tient à coeur, vous allez adorer l'interview avec Faustine et son travail!
C’est ce qui lui a donné envie de créer un outil de partage de feedback positifs entre collègues qui est désormais devenu le service Cocoworker.
Sur les soft skills, on est tous légitimes à faire des feedback.
Faustine Duriez
Faustine nous explique que ce mode de reconnaissance n’est pas là pour se substituer au manager, qui reste légitime pour évaluer le collaborateur, mais vient apporter de la donnée sur des sujets moins facilement quantifiables, tel que l’incarnation des valeurs de la culture d’entreprise (le collaborateur fait-il preuve d’esprit d’équipe), la coopération entre les services ou l’acquisition de compétences clés pour la transformation digitale par exemple (ouverture d’esprit, curiosité par exemple).
Chaque mois, chaque collaborateur peut envoyer 3 « kiffs » à des collègues, c’est-à-dire reconnaître chez eux des soft skills clés, associées à un travail mené en commun. Par exemple, l’esprit d’équipe, parce que tu m’as apporté une aide précieuse dans telle mission.
Concrètement, comment à marche?
Voici une interview de Faustine sur B-Smart pour mieux comprendre son travail et ses enjeux :
Vous pouvez retrouver d'autres tribunes de Faustine par ici sur la Tribune ou encore par ici sur Maddyness!
A quoi ça sert de détecter les soft-skills en entreprise?
Certains dirigeants peuvent être dubitatifs au sujet des soft skills : comment mesurer ce que ça fait gagner à l’entreprise? Comment investir sur ce sujet quelque peu intangible?
Pourtant dans cette conversation Faustine nous explique l’énorme intérêt d’investir pour mieux reconnaître et développer les soft skills :
- Pour combler le déficit managérial à certains niveaux de l’entreprise
- Pour avoir une boussole interne qui aide à orienter les comportements en fonction de la culture d’entreprise
- Pour reconnaître les leaders influenceurs, ceux qui vont aider à changer l’entreprise et à porter sa stratégie
Aujourd’hui le leadership ce n’est plus que l’autorité hiérarchique.
Faustine Duriez
Quels sont les signes d’une culture d’entreprise en déliquescence?
J’ai demandé à Faustine ce qui pouvait, à contrario, mettre la puce à l’oreille du manager en cas de culture d’entreprise en déliquescence.
Faustine nous conseille de régulièrement mesurer le niveau d’engagement des collaborateurs, par exemple avec des questions telles que :
- Est-ce que vous vous sentez fier d’appartenir à cette entreprise?
- Est-ce que vous vous reconnaissez dans les valeurs de l’entreprise?
La culture d’entreprise, c’est aussi la façon dont les décisions sont prises quand on est pas là.
Faustine Duriez
Quand elle nous parle de culture d’entreprise inspirante, Faustine nous parle de celle de Linkedin, où à chaque point d’équipe, Jeff Weiner (ancien CEO) répétait les valeurs de l’entreprise et disait que c’est quand on ne supporte plus de s’entendre répéter les tenants de la culture d’entreprise qu’on va commencer à s’en souvenir!
Faustine nous conseille aussi de mettre en place des rituels.
Par exemple, Cocoworker incite aux bonnes relations au sein de l'équipe par l'échange régulier de paroles valorisantes car c'est prouvé, le partage d'émotions positives aide à développer un environnement de confiance indispensable à la cohésion et à la performance d'équipe.
Elle conseille également de responsabiliser chacun, que ce ne soit pas que le rôle du manager de «corriger » la culture mais une mission collective.
Quand on n’est pas attentifs, quand on laisse passer certaines choses, c’est là qu’on installe une nouvelle culture d’entreprise.
Faustine Duriez
Comment les managers peuvent-ils améliorer la culture d’entreprise?
L’excellence de la culture commence par l’exemplarité. A ce titre, Faustine conseille comme lecture
What you do is who you are, de Ben Horrowitz.
Comme on dit dans l’Armée, si on voit une chose de médiocre et qu’on ne fait rien, on a établi une nouvelle norme.
Faustine Duriez
Par ailleurs, il faut éviter d’encourager le leadership par le « laisser-faire », c’est à dire le leadership par l’absence, par exemple en promouvant au rang de chef des employés parce qu’ils ne posent pas de problème ou qu’ils sont appréciés par leurs collègues, car une fois en poste ils seront absents et ne donneront aucune directive, détruisant ainsi de la valeur.
Pour Faustine, la clé c’est le recrutement : recruter par les valeurs, recruter des équipes portées par la mission et non pas qui veulent plaire au manager.
Éviter aussi d’être un leader « héroïque », un écueil que peuvent vivre beaucoup de « solo founders » qui incarnent leur entreprise. Être plutôt un leader collaboratif, impliquer les salariés dans la réalisation des objectifs et travailler en co-création. Par exemple, chez Cocoworker, chacun présente le point d’équipe à tour de rôle.
Soft skills, des enjeux pas si soft!
Comment attirer et retenir les meilleurs talents? C’est vraiment l’enjeu clé des entreprises.
Pour ce faire, Faustine recommande de s’engager dans la voie de l’entreprise à mission, mais de s’y engager pleinement et sans faux semblants, car à l’heure de la transparence absolue, le fait de faire autre chose que ce que l’on dit serait extrêmement préjudiciable pour le dirigeant!
Il y a aussi un déficit de confiance global, il faudra donc être capable d’honnêteté et aussi d’exprimer une forme de vulnérabilité, montrer qu’on n’y arrivera pas tout seul et qu’on doit travailler en équipe.
Avec Faustine, nous avons évoqué des chiffes clés et assez révélateurs en matière d’engagement au travail :
- 55% des salariés qui considèrent que le sens au travail s’est dégradé
- Pour 52% des salariés, le sens au travail est relié principalement à la coopération et aux valeurs de l’organisation
- 57% des jeunes diplômés veulent que l’entreprise se transforme profondément en matière de relations au travail en développant un management bienveillant et le respect des personnes

Quelle forme pourra revêtir cette innovation managériale?
Cela pourra être quelque chose de très concret, comme par exemple créer des bonnes conditions de travail à l’heure du Work From Home (WFH) ou même du Work From Anywhere (WFA) ou du Full remote (télétravail complet).
Dans ce contexte, comment créer un sentiment de sécurité quand on manage à distance par exemple?
L’importance de l’écrit et de la formalisation est clé : compte-rendu de réunion, présentations, agenda partagé. Pour partager l’information auprès de tous et créer de la permanence.
Comme à chaque épisode du Board, j’aime bien demander à mes invité.e.s qu’ils vous lancent un défi! Le défi que vous propose Faustine va vous permettre d’améliorer votre leadership, c’est quelque chose qu’elle pratique chez Cocoworker.
Il s’agit de poser régulièrement ces 3 questions à vos équipes :
- STOP : qu’est-ce que je dois arrêter de faire?
- START : qu’est-ce que je dois commencer à faire?
- CONTINUE : qu’est-ce que je dois continuer à faire?
Et aussi, améliorer sa pratique de la délégation, par exemple confier à son équipe une mission qu’on pensait ne pas être délégable.
Tout faire pour ne pas être indispensable.
Faustine Duriez
Faustine nous conseille aussi de pratiquer le leadership situationnel : savoir adapter son management aux compétences et à la motivation de chacun.
Si tu veux, j’ai réalisé un petit reportage pour Workitude, notre business communauté sur Instagram, pour comprendre comment utiliser le management situationnel, c’est à découvrir par ici!
Enfin, il faut résister à la tentation de vouloir être expert sur tout : quand on a un regard neuf et frais sur son sujet on peut aussi apporter de l’innovation!
C’est aussi pour ça que j’ai créé le Board, un comité de direction virtuel qui t’aide à décider même quand tu n’es pas expert du domaine, d’ailleurs je te conseille de découvrir nos autres épisodes par ici ou sur notre chaîne Youtube!
Quelques inspirations en matière d’innovation managériale
N’attends pas des autres, va te former toi même!
Faustine Duriez
📚 Les livres conseillés par Faustine : What you do is who you are, de Ben Horowitz, Ce qui compte vraiment et La fin du management de Gary Hamel.
🎧 Les podcast conseillés par Faustine : Génération Do It Yourself et le Gratin de Pauline Laigneau
🎤 Les dirigeants que Faustine admire : Halla Tómasdóttir, dirigeante islandaise du label B-Corp
Et toi, quelles sont tes inspirations managériales? Dis-nous ou pose tes questions à Faustine en rejoignant notre discussion sur Instagram ou sur Linkedin!
Quand j’ai demandé à Faustine quelles étaient ses sources d’apprentissage, elle m’a dit qu’une des grandes différences entre salariat et entrepreneuriat, c’est le nombre de livres qu’elle lit au quotidien!
C’est comme si en arrivant dans l’entreprise, je m’étais arrêtée d’apprendre!
Faustine Duriez
Elle nous recommande de conseiller à ses collaborateurs de prendre le temps de lire, de se former, pour étoffer son expertise, son leadership, mieux comprendre son domaine d’activité.
Faustine partage avec nous aussi son déclic pour entreprendre. Quand elle a lu un article expliquant qu’on est la moyenne des 5 personnes que l’on côtoie (Jim Rohn), elle a eu envie de rencontrer de nouvelles personnes, des entrepreneurs, des personnes innovantes.
Pour aller plus loin sur les soft skills...
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Flavie pour Workitude - Novembre 2020